Faut-il aller voir Le temps de l’aventure ?
C’est un anglais qui déprime à l’enterrement d’une ancienne passion amoureuse. Il rencontre Emmanuelle Devos et ils vont baiser dans un hôtel.
Ach. Emmanuelle.
Comme je suis sûr que tu lis le blog, je voudrais te faire une confession : dans la vie, j’ai dit des choses méchantes sur toi. Comme quoi elle m’énervait ta petite voix, que tu jouais faux parfois et j’ai même boycotté des films parce que t’étais dedans. J’ai fait ça.
Et j’suis pas fier tu sais. J’avais tout faux. Parce que dans ce petit film français tout classique, tu rayonnes sur les images. Parce qu’il a suffit d’une scène de casting, jouée deux fois, pour que tu te révèles tour à tour drôle, touchante et incroyablement juste. Et tu as continué comme ça pendant tout le film.
Il faut dire que tu avais des dialogues bien écrits à réciter et il faut reconnaître que le réalisateur les a inventés pour toi. Surtout, il faut aussi rappeler qu’il est du genre qui aime les longs plans-séquences, de ceux qui laissent les scènes s’épanouir et les acteurs avec.
Mais malgré la prestance internationale de ton partenaire, c’est toi Emmanuelle, qui colore ce film. Et même si ton personnage m’a un peu cassé les couilles vers la fin, à cause qu’il nous énerve à toujours rater son train, je t’ai trouvée attachante et vraie comme la vraie vie, où on rate son train aussi parfois.
Et c’est ça ton histoire, un truc simple, classique et pourtant universel. Ton copain réalisateur filme l’amour sans chercher à nous dire des trucs, avec grâce et originalité et tout cela regorge de jolis moments. Et contrairement à ce que suggère l’image au dessus, où tu folâtres avec Gaby sur le Pont des arts, ton film est loin d’être con, loin d’être fleur bleue.
Et même, c’est beau parfois, quand vous allez faire des roulades dans l’hôtel. Parce qu’on y croit, parce que le réalisateur vous filme avec pudeur et sensualité ; et parce que t’es jolie, Emmanuelle, même si t’as un peu une tête bizarre.
Promis, j’irai voir ton prochain film.
En Bref : Il faut aller voir Le temps de l’aventure. Même si ça traîne un peu, même si c’est pas le scénario de l’année et même si vous avez un a priori négatif sur Emmanuelle Devos.
Derrière son faux air innocent et convenu, le film de Jérôme Bonnel est un carré de chocolat, plein de tendresse, de cruauté, de drôlerie et d’intelligence. Du genre qu’on aimerait voir plus souvent dans le cinéma français.