Le règne de l'arbitraire

Ni snob, ni beauf. La critique cinéma qui fait pousser les arbres.

Main menu

Skip to primary content
  • Home
  • C’est qui ce mec ?

Post navigation

← Previous Next →

Le géant égoïste. Métal hurlant.

Posted on 19 January 2014 by Léon Droz

201312031922396

Faut-il aller voir Le géant égoïste ?

Arbor aime le fer. Swifty aime les chevaux. Aucun d’entre eux n’aime l’école. Alors ils passent leurs après-midi à ramasser du cuivre sur une carriole. Quand il ne ferraille pas, Arbor pousse des cris. Parce qu’il est tout seul, parce qu’il est malheureux et parce que personne ne l’aime.

Et c’est triste, de voir des gamins s’autodétruire comme ça. Clio Barnard les filme sans rien cacher, sans rien dire non plus. Chez Ken Loach, le message est souvent clair. En deux mots, il s’agit toujours de dire que c’est la faute des riches, mais tellement intelligemment que ça passe presque à chaque fois.

Là c’est plus compliqué. Les adultes sont lâches et méchants, les ados sont égoïstes et les enfants sont maladivement agressifs. A l’exception des chevaux, la réalisatrice ne sauve personne.

Bien sûr, il est difficile de ne pas être ému par ce petit blondinet volontaire qui utilise toute son énergie pour foncer droit dans le mur. Bien sûr, il est impossible de ne pas serrer les poings en regardant les adultes minables manipuler les mômes. Bien sûr, évidemment. Tellement évident, que c’est presque un peu facile.

De Biutiful à Louise Wimmer, en passant par Les salauds, le cinéma qui montre du doigt se retrouve souvent face au même problème : mettre en scène des situations affreuses, pour se donner l’impression de les dénoncer ensuite, ça ne fait pas avancer le schmilblick, mais ça fait pleurer pas cher (coucou Rose Bosch !)

Parce qu’elle est sincère et parce qu’elle sait mettre en scène, Clio Barnard s’en tire malgré tout sans trop nous pincer les glandes lacrymales. Mais elle ne parvient pas à donner l’ampleur nécessaire à son drame pour que l’on en sorte plus ému que d’un bon reportage.

“C’est affreux quand même ce qui se passe là-bas. On regarde le Grand Journal ?”

En Bref :

Il ne faut pas aller voir Le géant égoïste. C’est pas con, plutôt bien fait et parfois touchant. Mais c’est trop long, trop hurleur et trop appuyé sur une fin racoleuse qui n’en finit pas de nous montrer à quel point la misère est misérable.

Alors que le vrai engagement, c’est de montrer qu’il y a de la lumière dans les ténèbres. Et puis le vrai engagement, ce n’est certainement pas de faire des films.

Surtout quand on s’appelle comme une voiture.

Pardon.

This entry was posted in Critiques and tagged Alluminuim, Angleterre, Chevals, Clio Barnard, Cuivre, Fer, Film social, Laiton, Métal, Petits enfants, Vol by Léon Droz. Bookmark the permalink.
Proudly powered by WordPress